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"Hendaye et ses Vieux Métiers"
Exposition qui s'est tenue à la Médiathèque de Hendaye
du 23 janvier au 6 février 2016 (prolongée du 7 au 11 février)
Une exposition à la médiathèque à ne pas manquer !
Proposée par l’association Oroitza, du samedi 23 janvier au samedi 6 février 2016, l’exposition est l’occasion pour les plus âgés de partager avec leurs enfants et petits-enfants, l’histoire de la Ville de Hendaye traitée sous l’angle économique avec son artisanat et ses commerces... Peut-être découvrirons-nous ce dont nos grands-parents nous parlaient « j’allais faire mes courses là-bas », ou que d’autres souvenirs surgiront dans nos mémoires.
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Jeu-Questionnaire
A l'occasion de l'exposition sur "Hendaye et ses Vieux Métiers", le Cercle de Recherches sur l'Histoire de Hendaye Oroitza vous avait invités à participer à un jeu sous forme de questionnaire. Ce jeu avait pour objectif de vous inciter à explorer notre site et découvrir la richesse documentaire qui est mise à votre disposition.
Deux jeux-questionnaires étaient proposés. Nous vous donnons aujourd'hui les réponses qui étaient à trouver, qui ont permis de désigner les gagnants.
Questionnaire proposé Questionnaire réservé
aux adultes et enfants de +12 ans aux enfants de 8 à 12 ans
Vous pouvez télécharger ici les questionnaires corrigés
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Les Vieux Métiers
Résumé de l'exposition qui s'est tenue à la
Médiathèque de Hendaye du 26 janvier au 12 février 2016
EXPOSITION "Vieux Métiers"
Du 23 janvier au 12 février, OROITZA a suscité l'intérêt et la curiosité des Hendayais en leur présentant, au travers d'une exposition principalement tournée vers les "Vieux métiers", de nombreuses photographies de leur ville, accompagnées de mini-reportages sur les gens qui exerçaient ces métiers.
Les ateliers de vitraux Mauméjean, la manufacture d’Armes, la fabrique de Bérets, d’Espadrilles, de Liqueur, témoignent d’une époque tout comme les Bateliers, les Modistes, ou les Cordonniers.
L’exposition nous invitait à porter un regard sur le siècle passé et à nous arrêter sur Hendaye d’aujourd’hui, son évolution à travers ses activités économiques et son architecture. Elle a été le fruit des recherches passionnées d’Oroitza, qui oeuvre au quotidien pour la préservation du patrimoine hendayais.
Aujourd'hui, grâce à ce résumé qui mêle les photos et les textes exposés, nous vous proposons de retrouver un peu de ce que vous avez apprécié dans l'exposition.
Les Commerces
PLACE DE LA REPUBLIQUE
En remontant vers l'église, sur la droite :
En remontant vers l'église, sur la gauche :
LES HÔTELS
Hôtel de la Gare | Hôtel Régina | Hôtel du Tennis | ||||
Hôtel du Midi | Royal Hôtel | Hôtel Les Buissonnets | ||||
Hôtel Moderne | Hôtel Bidassoan | Grand Hôtel de La Plage | ||||
Hôtel Zoriona | Hôtel de Paris | Hôtel Eskualduna | ||||
Hôtel de La Paix | Hôtel du Sport | Pension Les Flots | ||||
Hôtel L’Hendayais | Hôtel Liliac | Pension Abbadie | ||||
Hôtel de France et d’Angleterre | Hôtel Central | Pension Chita | ||||
Grand Hôtel Imatz | Hôtel des Touristes | Pension Haramboure | ||||
Pension des Allées | Hôtel d’Ondarraitz | Pension Chingudi |
Le Tramway
En 1830, la plage est une vaste étendue de sable, présentant un relief de dunes élevées.
Un an après l’arrivée du train en gare d’Hendaye, 1865 est, officiellement, l’année des premiers bains. Déjà, Hendayais et Espagnols se croisent sur la plage. Le site a du potentiel mais un nombre très faible de baigneurs en profitent.
La municipalité est consciente du manque d’infrastructures pour permettre un essor rapide de la localité. Un service d’omnibus, tirés par des chevaux, assure le transport jusqu’à la plage mais le Conseil municipal assure que la construction d’une ligne de tramways serait la solution la plus économique et la plus avantageuse pour la commune.De 1877 à 1906, de nombreux projets d’aménagement n’aboutissent pas.
En 1906, Mr Henry Martinet rachète les biens de la dernière Société Civile Immobilière. Pour réaliser ses projets de construction, il installe, sur une longueur de 3 kilomètres, de la gare à la plage, un chemin de fer à voie étroite de 0,60 mètre, une locomotive à vapeur de type Decauville et des wagons pour le transport du matériel.
Le 16 juin de la même année, à la demande de la municipalité, il effectue un service provisoire de transport de passagers, à ses risques et périls, sans subvention municipale. Pour rejoindre la station du Casino, la Decauville se met en marche depuis la cour de la gare de la Compagnie du Midi, emprunte la route de la gare, roule sur le pont-viaduc situé au-dessus des voies ferrées, rejoint la place de la République, descend la rue du port, tourne devant le Palais de Cristal, suit le chemin vicinal N°1 (Bd de Gaulle), passe sur le pont de Beltzenia puis continue sur le chemin N°2 (Bd Leclerc) via le carrefour de l’abattoir, le rond-point et achève son parcours au terminus, près du Casino, face au Grand Hôtel de la Plage.
En juin 1908, Mr Martinet obtient l’autorisation d’exploiter un tramway à traction électrique sur une voie de 1 mètre.
Au fil des années, le «Tramway Urbain» hendayais (Tu) connaît des problèmes de trésorerie et, en 1924, «la Société des Voies Ferrées Départementales du Midi», (Vfdm) concessionnaire de la ligne côtière de tramway de Bayonne à Hendaye, rachète à Mr Martinet sa concession. La maison Boucau est démolie, le pont de Caneta est construit pour éviter, aux voitures des Vdfm, la boucle du centre-ville depuis la rue du port.
Dès 1929, le début d’une crise économique et la concurrence de l’automobile aggravent la situation financière des Vfdm. En 1935, elles estiment que leur déficit ne peut conduire qu’à la résiliation du contrat passé avec la municipalité hendayaise.
A partir du 1er janvier 1937, les Vfdm cessent tout service de transport des voyageurs à Hendaye.
En 1939, les autobus de la «Société de Transports Urbains et Ruraux» assurent seuls le transport des voyageurs, mettant un terme définitif à l’histoire des tramways à Hendaye.
Souvenirs du tramway …
Au cours de la trentaine d’années de service des tramways, des noms d’employés du Tramway Urbain restent en mémoire : «Youyou» Ibarra, conducteur, son fusil de chasse à ses pieds, toujours prêt à faire un carton sur les vanneaux et les canards, à proximité des vasières du Consulat d’Espagne, Michel Biados, alternant les fonctions de conducteur et de receveur, «Papa» Dufau, le plus aimable des receveurs, Mr Héros qui prenait à cœur ses fonctions de receveur, Mr Testé, conducteur apparenté à la Famille Thomas, Mr Balanzategui, Mr Lamothe, Mr Laporte, Jean-Martin Passicot (le futur commandant), qui, après l’obtention du brevet, occupa les fonctions de receveur.
Lorsque, depuis la plage, des élèves allaient au Cours Complémentaire de la ville, certains faisaient la course avec le tram, économisant ainsi l’argent du voyage. C’était l’occasion de jeux et de paris. Parfois, Mr Dufau invitait les jeunes à monter gratuitement.
Les Entreprises
Liqueur d'Hendaye (1857)
Dans le milieu du 17ème siècle, le bourg d'Andaye était réputé pour sa foire aux eaux de vie.
En 1767, «… les meilleurs vins pour l'eau de vie font ceux des terroirs de Coignac et d'Andaye, quoiqu'ils ne foient pas eftimés pour la boiffon»
En 1773, «le fieur Riffoan, connu depuis longtemps à Paris pour fes liqueurs, fait venir des eaux de vie, de toutes efpèces et qualités, de l'excellente eau de vie d'Andaye à 2 livres 10 fols, la bouteille».
Parallèlement aux eaux de vie communes, il existe, au 18ème siècle, une grande variété de fins alcools français que les membres de l'élite font figurer à leur table. La liqueur qui revient le plus fréquemment, dans les registres comptables, est l'eau de vie d'Hendaye.
En 1844, dans la région de Pisco au Pérou, «on fait la meilleure eau de vie du pays. On y fabrique, aussi, de l'eau de vie d'Andaye qu'appelle aguardiente de Italia».
En 1857, Paulin Barbier, de Saint-Dizier, s'installe à Hendaye pour des raisons de santé. Ce distillateur, devenu dépositaire de la formule secrète de l'eau de vie hendayaise, crée un nouveau produit qu'il nomme «Véritable Liqueur d'Hendaye» dont il fait le commerce, jusqu'en 1906, dans son magasin situé dans la partie supérieure du chemin de la gare.
La même année, la constitution de «la Société Anonyme de la Véritable Liqueur d'Hendaye»donne un nouvel essor à cette liqueur. La plus consommée est celle de couleur jaune, mais il en existe de la verte plus corsée et de la blanche plus légère.
A partir de 1906, la distillerie s'installe à la ferme «Margoenia» près de la gare d'Hendaye-plage.
En 1935, la Société Anonyme fait faillite.
En 1936, la distillerie est réaménagée à la maison Xoko Maïtea située entre le fronton et l'église.
Trois distillateurs se succèdent jusqu'en octobre 1955, date à laquelle la bayonnaise Izarra l'achète.
La liqueur n'existe plus depuis 1991.
Anecdotes historiques, littéraires et critiques sur la médecine
«Une jeune Dame, fort aimable mais attaquée de vapeurs, prenait, depuis six semaines, par ordre de son médecin, les eaux dePassy, sans en retenir aucun soulagement...
Un ami persuada, au livreur, que la dame ferait mieux de prendre de l'eau de vie d'Hendaye que de l'eau ferrugineuse.
Il porta à la dame trois bouteilles, en lui faisant croire que c'était l'eau de Passy…
Au moyen de la précaution que la malade prenait pour éviter l'odeur des eaux, de se pincer le nez lorsqu'elle buvait, la liqueur passa dans le gosier avec la promptitude de l'éclair...
La malade se trouva bientôt attaquée par des symptômes de l'ivresse la plus complète...
Ce qu'on a peine à croire et ce qui est pourtant consigné à la page 150 d'un des journaux encyclopédiques, c'est que, cette crise finie, la malade se trouva parfaitement guérie de tous les maux dont elle se plaignait et n'eut plus besoin de médecin».
Pierre Sue 1785
Nouveau manuel complet du distillateur
Eau de vie d'Hendaye (1843)
Ingrédients :
Distiller, au bain Marie, toutes ces substances réunies, excepté l'eau dans laquelle on fait fondre le sucre pour le mêler et après avoir retiré la moitié, par la distillation.
Filtrer, ensuite, à la chausse.
Par ce procédé, l'eau de vie d'Hendaye ne laisse rien à désirer dans les qualités qu'elle doit avoir pour la distinguer des autres.
Lorsqu'on veut agir sur des quantités plus considérables, il ne faut qu'augmenter, en proportions données, les divers ingrédients qui y entrent et à suivre, à la rigueur, la préparation indiquée.
Eaux de vie d'Andaye
«La cuisinière de la campagne et de la ville ou nouvelle cuisine économique» de Louis-Eustache Audot (1857)
Essences
Pour 5 litres de liqueur
Faire macérer, distiller et rectifier pour obtenir 36 litres d'esprit parfumé.
Ajouter, ensuite, 56 kg de sucre raffiné très blanc et 20 cl d'infusion d'iris.
On prépare, aussi, une eau de vie d'Andaye beaucoup plus spiritueuse que celle-ci, en employant les mêmes doses de parfum. Pour cela, on supprime la moitié du poids de sucre et on augmente la quantité d'alcool d'un tiers (28 kg de sucre et 54 litres d'alcool)
Fabrication de Gourde à Hendaye (1908)
Par son originalité et sa production typiquement basque, la gourde a eu son point de départ au Pays Basque. Pendant longtemps, sa fabrication fut entièrement artisanale. Mais tout en gardant son caractère de type familial, elle connut une évolution dans sa fabrication et son utilisation imposées par l’essor que cet article connaissait.
Origine de la gourde
Cet article connu sous le nom de «gourde» a reçu d’autres appellations : «Bota» pour les espagnols, «Chahakoa» ou «Xahatua» pour les Basques du nord et du sud, «peau de bouc» pour les Français.
Pour les Basques, la gourde a ses origines chez les Arabes. Ceux-ci transportaient les boissons en vidant de leur pulpe et en faisant sécher l’écorce des courges, qui se prêtaient parfaitement à cet usage, grâce à la solidité de leurs parois, leurs formes et leurs dimensions.
Pendant sept siècle d’occupation arabe en Espagne, ils conservèrent leurs usages et les développèrent.
Ce sont les artisans de Valencia, semble-t-il, qui eurent l’idée de fabriquer les premières gourdes remplaçant les cruches et les outres fabriquées dans des peaux de chèvres dépecées.
L’usage de la gourde se répandit vite dans toutes les régions d’Espagne et remplaça la bouteille, devenant ainsi un récipient incassable pour transporter le vin sur le lieu de travail
La gourde au Pays Basque
«La gourde» franchit la frontière et connut un succès chez les Basques : bergers, cultivateurs, chasseurs, ouvriers, montagnards, etc.…, n’oubliaient jamais de l’emporter dans leurs déplacements.
La gourde à Hendaye
1 - La gourde «goudronnée»
Le premier atelier de gourdes fut crée à Hendaye en 1908 par J-B Hayet, dont la marque de fabrique devint «Boteria J-B Hayet» de 1908 à 1922, rue de la gare.
Celui-ci fut mobilisé et mourut durant la guerre de 1914. Mme Hayet continua la fabrication avec les ouvriers.
En 1922, leur neveu, J-B Partarrieu, prit la direction de l’atelier (Villa Saint Jean rue de l’Eglise).
Cette gourde fabriquée à partir de peaux de chèvre tannées dans les ateliers du chêne vert, puis séchées et tondues en espalier pour retenir le goudron, étaient à nouveau trempées, puis découpées à la main en forme de cœur avec un rasoir suivant les formes; elles étaient ensuite faufilées pour être cousues à la machine entre deux tresses de chanvre, retournées et séchées avant d’être imperméabilisées par une préparation de goudron chaud. La pose du goulot solidement ligaturé par un collier, terminait cette fabrication, particulièrement délicate.
Cette gourde ne pouvait contenir que du vin. Elle donnait un certain goût, apprécié des amateurs. Elle présentait toutefois, l’inconvénient de sécher, si elle n’était pas utilisée en permanence, ce qui n’était pas le cas de tous les consommateurs. Elles étaient appréciées des ouvriers qui en avaient un usage journalier, et fut la compagne fidèle des poilus de la guerre 1914-1918, qui en parlaient avec émotion.
2 - La gourde «Sangou»
Après de multiples recherches, M Partarrieu pensa qu’une poche en latex, introduite à l’intérieur d’une poche en cuir pourrait apporter une amélioration valable à la fragilité de la gourde goudronnée. L’aération entre les deux poches permettrait au liquide de garder la fraicheur. Cette nouvelle gourde pouvait contenir tous les liquides, sans en altérer le goût, et cette méthode lui permit de déposer un brevet de fabrication sous l’appellation «Gourde Sangou» (sans goût de goudron)
Le brevet fut déposé en 1932, et une nouvelle gourde est née, ouvrant de nouveaux marchés.
Mais la guerre de 1939 interrompit la fabrication.
En 1939, M Partarrieu, mobilisé, fut remplacé au pied levé par Mme Partarrieu, qui continua l’affaire avec des ouvriers espagnols. Mais, dès 1940, les stocks de matières premières, épuisés, ne purent être renouvelées : l’armée réquisitionnait le latex, les cuirs, les fils.
C’est en 1945 seulement, que M Partarrieu put réorganiser le secteur commercial. Mme Partarrieu en prit la direction, lui-même gardant la partie industrielle.
L’affaire Partarrieu prit rapidement une nouvelle extension, sans toutefois abandonner la fabrication des gourdes goudronnées «J-B Hayet»
De 1950 à 1982, la fabrique est transférée rue des Mûriers, à la maison ou lieu-dit Udako à Hendaye-Plage.
Production annuelle
La production annuelle atteignait 55000 à 60000 pièces, fabriquées par une vingtaine d’ouvriers, piqueuses, manutentionnaires sans compter les employés de bureau, décorateurs et représentants.
Caractéristiques
La gourde «Sangou» est estampillée d’un ballon ovale, surmonté du coq de France de rugby, sport favori de M Partarrieu.
Fermeture de la fabrique
En 1982, désirant prendre un repos bien mérité, les Partarrieu cédèrent leur affaire à Hendaye (désirant qu’elle restât au Pays Basque), à M André Elustondo.
Fabrique de Bérets (1920)
Souvenirs de Maité Durandeau
Dans les années 30, dans un quartier serein, charmant, très tranquille, verdoyant, parsemé de petites ou grandes maisons, propriétés, fermes... En haut de la côte d'Hapetenia, une énorme villa, style colonial américain domine tout le quartier avec ses dépendances, un parc, une forêt, une serre, un puits et descend jusqu'en bas de la côte.
Nous habitions en face et allions toujours voir ces amies, quand l'une d'elle me prend la main et me dit : «on descend à l'usine voir ce qui se passe». Tu viens voir les bérets ?
Cette «usine» est un énorme bâtiment, vilain, sans type particulier, toit en terrasse remplie d'eau, et à l'intérieur l'équivalent d'une ruche. De grands bacs en ciment correspondent à chaque stade de fabrication ; formation des cônes, cardage, lavage, essorage, séchage...tout cela sur le sol toujours mouillé.
Au milieu de tout ce monde sur un bureau surélevé trône une vielle dame, étonnante, ayant l'œil sur tout : c'est madame Benita Perez-Jauregui, affectueusement appelée par tout le monde, sa famille, ses amis, l'âme de la maison : «Doña Benita» un petit chignon sur la tête, toujours habillée en long et de noir. Marié à 17 ans, elle a eu un fils à 18 ans et est devenue veuve à 19 ans. Elle se consacre entièrement à son entreprise (qu'elle a fondée), sa famille, sa propriété, jusqu'à l'âge de 100 ans où elle décède ; mais l'usine était fermée bien avant.
Doña Benita a fait construire cette usine dans la partie la plus basse de sa propriété, et elle est entrée en vigueur en 1920.
Le port du béret depuis cette époque était très à la mode.
Beaucoup d'ouvriers venaient d'Espagne, de Vitoria. Des ouvriers viennent aussi de Tolosa, ayant travaillé dans la «Fabrica de Boinas Elosegui». Le premier chef d'atelier est Pablo Beitia, qui vit en famille dans l'usine même, où on accède à partir du vaste préau. D'autres ouvriers viennent d'Irun, de Fontarrabie.
De nouvelles machines spécialisées sont installées sous la suveillance de Pablo.
Gregorio, qui vit là aussi, avec sa famille, dont Odette, s'occupe de la chaudière, de la forge, et tout ce monde travaille : 25 machines, 60 ouvrières et 10 ouvriers pour un rendement de 75 douzaines de bérets par jour. Je ne parle pas des ouvrières qui s'occupaient de la soie pour doubler les bérets et l'atelier du cuir où on taillait les bandes de cuir qui recevaient ensuite les «lacettes» sur deux parties.
La laine arrivait d'Australie, et Gregorio était expert pour s'occuper de la teinture et faire tous les mélanges. Il y a différentes couleurs, mais surtout du noir. Les marques sont : Erregea, Le Vieux Basque, Mon Béret, et surtout El Caserio vendues dans toute la France, en Yougoslavie et surtout en Amérique du Sud.
A l'étage de l'usine, il y a les bureaux, bien tenus avec Lucienne E., secrétaire, et différents bureaux de rangement tenus par Richard C., cousin de Doña Benita.
Malheureusement, premier accroc en 1936 : la guerre d'Espagne où nous avons vu arriver de nombreux Basques espagnols. Beaucoup ont été accueillis dans nos maisons et dans les environs. Doña Benita a embauché à ce moment là un bon nombre d'ouvrières, formées sur place.
Puis, second accroc en 1939 : une autre guerre mais pas du tout du même genre, l'occupation allemande dans toute sa dureté. Gregorio est toujours responsable du matériel, des machines, de la forge. La guerre allemande ne favorise rien et on s'achemine vers la fermeture. Puis, le fils de Pablo (Battitte) relance l'affaire en association avec le groupe Olibeti et Crosnier en 1952.
En 1955 l'usine doit fermer.
Je ne peux que vous conter ces réminiscences plutôt floues, mais certaines qui ont marqué la première dizaine de ma jeunesse. Nous étions intimement liés à cette famille puisque nous vivions à côté. Nous sommes toujours restés très très proches, mais pour moi, c'était l'Abuela qui avait toute notre admiration et notre affection.
De la villa d'origine, ne reste que le portail en fer forgé sur le coin du jardin, abritant les poubelles.
Maïté Durandeau (novembre 2015)
Souvenirs d’Odette Susperregui
L’édifice est situé 41 rue d’Hapétenia, mi-côte arrivant de Béhobie ou descendant de Hendaye : l’édifice paraît curieux : les toits sont en terrasse et le bâtiment est adossé à une petite maison.
C’est l’ancienne Fabrique de bérets. Son existence a démarré en 1920.
La propriétaire de ce lieu était Madame Benita Perez Jauregui. C’est elle qui a fondé la fabrique. La petite maison existait déjà elle avait dû grandir en hauteur pour en faire des logements de fonction.
Le rez de chaussée servait d’atelier de tricot des bérets.
Le bâtiment qui abrite «la fabrique et les bureaux» a été construit par un architecte espagnol.
Dessous une grande entrée qui mène droit vers le lieu de travail : mais à notre droite existe La Porteria : c’est un réfectoire équipé d’une cuisinière à charbon : à midi le personnel qui vient d’Irun fait chauffer le repas, déjeune avec un temps de pause. Plus loin c’est l’escalier qui nous mène à la Forge, c’est un atelier de mécanique de soudure; il sert à la réfection du matériel.
Le mécanicien a été recruté à Tolosa : «Monsieur Pablo» qui est arrivé en compagnie de sa famille.
Suit en contrebas, les sanitaires, les lavabos ne sont pas exclus pour l’époque. Nous rentrons dans l’usine, l’intérieur est immense : il abrite des machines, une grande chaudière très haute, activée tous les matins; son office : chauffer l’eau; cette eau provient des terrasses (eau de pluie collectée); elle sert au lavage, rinçage des cônes (les bérets).
A droite de ce hall, se trouve se trouve la salle des machines à tricoter (la laine provient d’Australie via le Royaume Uni).
C’est là que le cône est exécuté par un personnel féminin (Juncal , Pascaline); le travail est circulaire au démarrage un petit cordon est tricoté; il augmentera au fur et à mesure prenant ainsi la forme d’un cône. La fonction démarre manuellement, la mécanique prend après le relais (électrique); parfois une maille s’échappe, mais le personnel féminin exécutera le remaillage. Le cône a grandi en s’évasant; terminé, il recevra sa finition un bout de cordon (petite mèche).
Les cônes sont les futurs bérets qui vont subir une transformation : c’est le Foulonnage. Ce travail est masculin, nettoyage des cônes de laine (grisâtre léger); l’eau est additionnée de borate (sel de l’acide borique). Cette opération est très longue, l’eau est chaude et la cuve fume, la spatule de bois vient remuer l’ensemble. Après refroidissement, les cônes blanchis sont rincés, essorés dans une machine tambour : le séchage se fait dans une pièce où ils subissent une ventilation intense (séchage terminé, il y a pause).
Après, il faut pratiquer la teinture : elle s’effectue aussi dans une cuve en bois; l’eau chaude provient de la grosse chaudière, la couleur y est dilué, les bérets plongés dedans sont remués par une longue spatule en bois, ils ne doivent pas s’agglutiner. Le temps de teinture révolu (après le refroidissement), les bérets seront essorés et séchés.
Cela n’est pas terminé, une autre étape il faut les défroisser.
Sur un établi patiné par l’usage, des demi-lunes de bois attendent, elles vont de pair et enfilées à gauche et à droite dans le béret, un clac sec, et le béret est tout rond et se retrouve sur une claie où il finira de sécher.
D’autres mains prennent le relais, l’atelier est féminin; ces dames cousent le cuir et la coiffe de soie à l’intérieur; un petit nœud de soie clôture l’arrêt du cuir.
Madame Benita Perez Jauregui était souvent présente lors de ces finitions. Les bérets forment une pile, puis plusieurs piles sur la grande table de travail : plus tard ils seront acheminés pour une dernière manipulation : le repassage, ce plus qui les rendent lisses et doux au toucher. C’était un cylindre, ou un tambour dirons-nous; des chardons (cardère) étaient enfilés, une manipulation manuelle au début, suivie par une rotation mécanique; les bérets étaient repulpés si l’on peut dire, ils prenaient un aspect duveteux de velours.
Voilà les bérets étaient prêts à porter.
La seule chose qui n’était pas fabriquée à la fabrique, c’est le cuir; même si les peaux y subissaient la teinture, la maison Sallabery transformait ensuite ce matériel en ruban qui finit le béret. Cette maison s’appelle Otaizia elle est situé rue du commerce à Hendaye.
Manufacture des bérets basques «Perez-Jauregui»
Parmi les maisons industrielles qui portèrent très haut le renom d’Hendaye, figure la «Manufacture des Bérets Basques»
Elle était située dans la rue d’Hapetenia. Lorsque vous vous engagez dans la rue d’Hapetenia, chemin de Béhobie, il y avait à votre gauche une grande villa, dépourvue du style basque traditionnel des vieilles maisons d’Hendaye; la villa porte le nom de Benitaenea. Ce nom rappelle celle qui acheta cette propriété au début du siècle précédent.
La villa, qui daterait du début du 19ème siècle, fut, sans doute, bâtie ou reconstruite, après la destruction d’Hendaye par les Anglais. Le style et la distribution des pièces intérieures semblent confirmer cette hypothèse.
Benita Jauregui, épouse Perez, fut à l’origine de la manufacture et le cerveau de la maison jusqu’en1940.
La manufacture était située en bas de la côte, derrière le magnifique jardin ou petit parc qui se trouve près de la villa, cachée par le mur extérieur qui la sépare de la rue.
Benita choisit la spécialité du béret basque, très à la mode à cette époque.
Pour y parvenir, elle s’entoura d’ouvriers spécialisés venant de Tolosa, et qui avaient travaillé dans la «Fabrica de boinas Elosegui» la plus connue de tout le pays.
La manufacture fut ouverte en 1920.
Le premier chef d’atelier fut Pablo Beitia.
Pablo et sa famille furent installés dans la villa Pilartxo proche du bâtiment de la fabrique. On recruta du personnel féminin à Irun et à Fontarabie, et la fabrique commença à tourner avec un tel succès, qu’il fallut faire venir de nouvelles machines et augmenter considérablement le personnel.
Dans les époques les plus florissantes de la manufacture, on ne comptait pas moins de 25 machines et plus de 60 ouvrières et une dizaine d’ouvriers. Le rythme de fabrication normale était de 75 douzaines de bérets par jour. Et dans les périodes les plus performantes, après 1940, la fabrication journalière atteignait et dépassait les 150 douzaines.
La laine pour faire le tissu des bérets était importée d’Australie. Cette laine était de la plus haute qualité. On y trouvait des bérets de toutes les couleurs, le béret noir étant, de beaucoup, le plus sollicité.
Il y avait quatre catégories de bérets, suivant la qualité : Erregea, le vieux Basque, mon Béret, El Caserio. Le béret Perez-Jauregui fut très vite connu et apprécié dans toute la France. La vente la plus importante se faisait en France, au-delà des frontières aussi, en Yougoslavie et, surtout, en Amérique du Sud.
De l’aveu de M. Elosegui lui-même, le béret hendayais était d’une meilleure qualité que celui qui se fabriquait à Tolosa, pourtant renommé. L’élève avait dépassé le maître ! Le béret Perez-Jauregui était, sans conteste, le meilleur de toute l’Europe.
La manufacture resta fermée pendant le début de la guerre. Lorsqu’elle reprit la fabrication, le nouveau personnel s’adapta très vite, grâce à la direction de l’ancien ouvrier, le fils de Pablo Beitia. Très vite sous la direction de son nouveau chef d’atelier, très compétent, la manufacture connut sa période la plus performante.
Enfin elle décida de s’associer à d’autres groupes : Olibeti et Crosnier en 1952.
Mais en 1955, la manufacture du béret basque avait vécu.
Armurerie (1923)
Combien d’hendayaises et d’hendayais y ont travaillé ?
Les anciennes machines de la manufacture d‘armes racontent une époque brillante.
Hendaye : l’esprit des armes plane encore dans les ateliers, Philippe Uria fait revivre les machines de la famille dans ses ateliers aux Joncaux.
L’odeur du fer et de la graisse a un parfum de nostalgie pour les nombreux Hendayais qui l’ont humée pendant des années. L’histoire de la Manufacture d’Armes des Pyrénées Françaises fait partie de la ville d’Hendaye.
C’est aussi l’histoire d’une famille
De 1923 à 2001, la manufacture a su fabriquer des armes de grande qualité, remporter l’intérêt des plus grandes administrations françaises et accéder à la gloire olympique. Aujourd’hui, une résidence à la place des ateliers au toit plat. Mais Philippe Uria, un des descendant du fondateur, travaille encore avec la même précision des canons et du matériel destinés à l’aéronautique et au médical. Dans ses ateliers des Joncaux, il raconte la saga de la famille.
La tradition des armes
Entre 1915 et 1917, pendant la première guerre mondiale, le gouvernement français s’intéresse aux armureries basques, face à l’épuisement dramatique de ses réserves en pistolets automatiques. Des armes sont commandées à Eibar, cité armurière du Pays basque espagnol. Une dizaine d’ouvriers y travaillaient et parmi eux, José Vincent Uria qui épousa la fille du dirigeant.
Au lendemain de la guerre , la famille Uria s’installe à Béhobie. Puis José s’associe en 1923 aux frères Arenas, originaires eux aussi d’Eibar. La société se déplace en 1938 à Hendaye dans les locaux de l’ancien cinéma, à l’angle de la rue des Allées, et se spécialise dans la production d’armes portatives. La qualité, la fiabilité et la précision feront la renommée de la maison.
La fabrication de pistolets de poche 6,35 et 7,65 Browning donne un démarrage foudroyant à l’entreprise. Les années 20 sont marquées par une recrudescence de la criminalité et ce pistolet 6,35 mm est produit en grande série. Son prix bas, son encombrement faible, sa simplicité d’utilisation et surtout sa liberté d’acquisition et de détention séduisent. Mais, en 1939, il est classé en 4ème catégorie. Pendant la guerre, l’armurerie est très vite contrôlée par l’occupant. Ensuite il faut que la manufacture trouve un nouveau créneau. Ce ne sera pas celui des armes de guerre, domaine réservé des manufactures de Saint Etienne, mais celui du tir sportif et de la police.
Après la guerre, le sport
La première carabine automatique française de calibre 22 Long Rifle est mise sur le marché sous la marque Unique. Elle suscite l’engouement de tous les tireurs sportifs. Pour la police, les ateliers hendayais créent le pistolet automatique calibre 7,65 mm browning 9 coups. Mais le marché de l’arme de poing s’effondre avec le décret du 13 juin 1956, en pleine guerre d’Algérie, qui classe tous les pistolets à percussion annulaire en 4ème catégorie.
Un coup presque fatal pour la Mapf, si Antoine et José Uria ne lui avaient pas redonné une impulsion en se consacrant, à la fin des années 60, au tir de compétition. Le pistolet Des 69 en 22 Long Rifle sera le premier d’une longue lignée qui portera l’entreprise au succès mondial des champions avec Jean Pierre Amat aux Jeux Olympiques. Mais la production est trop élitiste, la concurrence internationale farouche, et le coup de grâce est donné le 15 février 2001, avec la mise en liquidation de l’entreprise.
Aujourd’hui, Philippe Uria perpétue la tradition familiale, caressant doucement de la main ses fidèles et solides machines en fonte.
Article publié par Edith Anselme le 10/07/2014
Fabrique de vitraux et mosaïques d'art
Mauméjean Frères (1923)
Juillet 1923, une fabrique de vitraux et mosaïques fut créée à Hendaye par les Frères Mauméjean.
En treize années d'existence, les Frères Mauméjean, firent connaître le nom de notre cité dans la France entière et au-delà de ses frontières. On peut presque dire que cette fabrique de vitraux et de mosaïques d'art acquit, en un si court laps de temps, une renommée mondiale.
Cette fabrique se trouvait sur une hauteur, inondée de soleil, à gauche de la route d'Hendaye, vers Béhobie (aujourd'hui le garage Cirtoën). La partie supérieure était formée d'immenses panneaux de verre.
Plus d'une centaine d'ouvriers et d'ouvrières participaient à la marche de l'entreprise.
Dans ces ateliers les maîtres verriers et mosaïstes modelaient de véritables chefs-d'œuvres, comme les verrières de la chapelle du Grand Séminaire de Bayonne, aujourd'hui «Auditorium» de l'Orchestre de la Côte Basque et celle de la paroisse Sainte-Anne (Hendaye-Plage)
En 1927, M. Mauméjean offrit le vitrail de la rosace de la nouvelle chapelle de la plage d'Hendaye.
Il participa à l'exposition de 1925. Ce fut pour lui une magnifique école d'émulation.
Dans ces ateliers, on ne fabriquait que des vitraux d'église. La plus grosse clientèle venait de ce côté-là. Les travaux religieux étaient toujours les principaux et les plus importants. Mais Mauméjean déclarait que l'Habitation Basque se prêtait parfaitement aux combinaisons décoratives très variées, dans lesquelles le vitrail prenait une place de plus en plus prépondérante.
«La place du vitrail concourt gracieusement à l'embellissement de l'habitation. Nos vitraux, disait-il, varient suivant le style de l'habitation et le goût du propriétaire»
Dans cet atelier, on fabriquait également des mosaïques, considérées comme de pures merveilles.
On peut voir la «Descente du Christ de la Croix» à l'église Saint-Vincent.
La céramique se faisait surtout à Paris, où il y avait un atelier et des bureaux.
C'était à l'époque, un grand honneur pour Hendaye de posséder une telle industrie, de réputation mondiale.
En 1927 la fabrique fut très touchée par un incendie. Mais elle fut vite remise en état, le travail reprit normalement.
Malheureusement en octobre 1936, l'usine fut à nouveau la proie des flammes. Personne n'eut le courage de la reconstruire.
De la lumière à l’ombre
«Flambe ! Illumine ! Embrase !» C’est par ce fougueux hymne au soleil que le critique et homme de lettres Emile d’Arnaville choisit de débuter le récit de sa découverte du pavillon que la maison Mauméjean avait fait bâtir, près du pont Alexandre 3, en vue de l’exposition des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. S’arrangeant avec la promesse jadis faite à Pierre Loti d’aller visiter les installations que ces peintres verriers et mosaïstes d’origine paloise avaient érigées sur les collines d’Hendaye, l’éditorialiste - «ardent défenseur du passé» - fit alors le timide éloge de vitraux qui allaient toutefois, selon lui, constituer une incontournable référence pour les générations futures». Je ne doute pas que, dans cent ans, nos descendants ne s’extasient pas devant eux comme je reste en extase devant le Saint Georges de la cathédrale de Chartres ou le vitrail de la chapelle Jacques-Cœur à Bourges»
Extrait du livre : La Manufacture de Vitrail et Mosaïque d'Art Maumejean - Flambe ! Illumine ! Embrase !
Auteur Benoit Manauté
Edition Le Festin
Les Espadrilles A. Berasategui (1947)
Après la deuxième guerre mondiale, en 1947 Antonio Berasategui ouvre un petit atelier familial d’espadrilles, situé dans le jardin Imatz.
M. Berasategui avait passé son enfance à Azkoitia (la ville de l’alpargata (abarka)= espadrille), où il avait appris à fabriquer les espadrilles. Ne pouvant pas se procurer le matériel pour la confection de cet article, il décida d’utiliser du cordage de bateau pour le montage (fabrication) des semelles et de la toile d’espadrille, avec l’aide de sa femme.
Plus tard les besoins étant plus grands, Antonio prend contact avec M Beguerie, à Mauléon, distributeur de tickets nécessaires à l’achat de matière première.
Il voit l’avenir de cette industrie avec optimisme. Il monte trois autres ateliers artisanaux, celui du jardin Imatz restant le plus important.
Il y a environ une trentaine d’ouvriers dispersés. Il fait venir des machines pour les semelles et, grâce a son dynamisme, il met en marche une véritable industrie.
En 1968 il ouvre sa «Manufacture» d’espadrilles dans la zone industrielle des Joncaux, fabriquant dans les périodes les plus performantes, jusqu’à un million de paires. La manufacture emploie, à cette époque, une centaine d’ouvriers ou d’employés.
L’entreprise fournissait des centrales d’achats (Monoprix, Casino, ..). Ils créent également des sandales fantaisie, cousues main, pour les stylistes (Laura Ashley, Kenzo), et pour des magasins de prêt à porter (Cacharel).
L'année 1976, année de la sécheresse, fut marquée par une demande extraordinaire. Tout le stock fut épuisé.
Vers 1980, les ventes chutent verticalement, à cause de la concurrence étrangère.
Les espadrilles Berasategui ont été exportées aux Etats Unis, en Angleterre, Italie, Australie.
Fermeture de l'usine en 2000.
Les Abattoirs
Toutes les informations proviennent des comptes rendus de délibérations des conseils municipaux.
Délibérations de 1881 à 1890
En mars 1881, Hendaye compte 1482 habitants.
Proposition de construction d’un abattoir communal dans le quartier de Biaturenia.
Le conseil est réticent : «la proximité du point choisi de la route de la plage… pourrait être désagréable aux baigneurs passant dans cet endroit». Donc proposition du côté de Belcenia.
Le 13 août 1881, le maire décide que «il sera fait choix d’un autre endroit pour l’emplacement de l’abattoir». Il pense aux terrains communaux dits Insura (île des grands joncaux). Impossibilité, d’où confirmation de Biaturenia.
Le 16 juin 1882, le conseil renonce à Biaturenia et met à disposition «un terrain appartenant au domaine, à proximité du lit de la Bidassoa, à peu de distance d’un enrochement au-delà du port de Hendaye» (du côté de la rue des Acacias, d’après moi). Jusqu’en 1937, les tramways faisaient une halte devant chez Baillau, nommée (Carrefour de l’Abattoir).
En septembre 1884, un nouvel abattoir se situe à côté d’une écurie, après le désistement de Mr Argieg (?) boucher qui utilisait l’ancien abattoir...
Confirmation de son positionnement, le conseil municipal demandant, en février 1887, à la Société Civile et Immobilière de Hendaye Plage, l’élargissement du chemin N°2 (aujourd’hui Bd Leclerc) entre la plage et l’abattoir.
Délibérations de 1897
… «projet d’acquisition d’un terrain domanial destiné à la construction d’un autre abattoir».
Après cette délibération, un abattoir est construit aux Joncaux.
20 septembre 1909
Le nouvel abattoir communal est prévu aux Joncaux, «entre l’abattoir actuel et le rail de chemin de fer, au bord d’un ruisseau» (Margeria, réceptacle des égouts, des eaux usées, des usines voisines et des abattoir écrivait Charles Pucheu).
20 novembre 1909
Construction du nouvel abattoir aux Joncaux.
Les Bateliers à Hendaye
Au Moyen Âge, pour traverser la Bidassoa, les autochtones ou les pèlerins pouvaient passer par le Pas de Béhobie ou par le passage de l’hôpital Saint-Jacques. La traversée s’effectuait à l’aide de bacs. Il y en avait un à Béhobie, un autre à Irun. On embarquait, également, à Fontarabie, à Behobia et à Enderlaza. Pour faciliter le passage des têtes couronnées, à Béhobie, des ponts provisoires étaient construits avec des bateaux puis immédiatement démontés.
Le transport des personnes et des marchandises s’effectuait en utilisant des embarcations, à fond plat ou à petite quille. Très longtemps, le plus gros de cette activité a été assuré par un bac qui assurait la navette entre le quartier Santiago d’Irun et le passage de l’hôpital Saint-Jacques de Hendaye.
Le bac fonctionnera jusqu’en 1914. Parmi les bateliers passeurs, Christine Recarte qui effectuera des traversées jusqu’à son mariage, à la fin du XIXème siècle.
Le passage de Hendaye à Fontarabie
L’alternance des marées se fait ressentir dans le bassin de la Bidassoa. La marée descendante laissa apparaître un immense banc de sable appelé playa, à cause de sa fine texture. Entre la rive espagnole et ce sable, le chenal où la Bidassoa est infranchissable, à gué bien que considérablement rétrécie. Dans la partie sablonneuse, s’insinue un petit canal dont la profondeur varie en fonction du coefficient de la marée. Quand le niveau est insuffisant, il n’est pas rare de voir le batelier, de l’eau jusqu’aux genoux, pousser son embarcation ou se servir de sa rame, à la manière d’un gabarrier.
De nombreux Hendayais ont été, à court ou à long ferme, amenés à effectuer des passages entre les deux cités frontalières. Dans la liste des embarcations et de leur propriétaire, figure un grand nombre de passeurs. Parmi les plus représentatifs, citons leur nom et leur surnom.
Le plus souvent et chaque soir de Noël, seul ou avec des amis, Pierre Loti louait les services d’Elie Naçabal (Chamblan) qui, après un quart d’heure de traversée, lui faisait aborder le rivage espagnol afin d’assister à la messe de minuit, dans le couvent des moines capucins, à Fontarabie.
Le légendaire Pépé Camino et son fameux « bande de pérecs » était détourné de son activité professionnelle. Sur son bateau L’hirondelle, il transportait, régulièrement, une Nord-Américaine tout près des rochers Les Deux-Jumeaux. Elle plongeait depuis l’embarcation et nageait, ensuite, jusqu’à l’embouchure de la Bidassoa, le batelier ramant, à ses côtés, pour assurer la sécurité.
Elie Nazabal (Tarat), Orthous (Pottoko), Firmin Sistiaga (Bitiri) et son fils Bartolomée, Patxiku Berra, Ulysse et Jean-Baptiste Vanlissum, Suertégaray, Ignacio, Jean Ortet, Navarra.
Au début des années 1960, le nombre de bateliers diminua considérablement. Du côté français, Paolo Errazquin et Jean Suertégaray assuraient, encore, la liaison internationale. Atteints par la limite d’âge, les efforts physiques devaient être de plus en plus pesants mais, quelles que soient les conditions météorologiques, ils continuaient, avenants, à exercer leur métier. Depuis Fontarabie, deux frères, Teodoro et Juanito Araneta, transportaient les voyageurs jusqu’à Hendaye. Quand les passagers étaient nombreux, ils n’hésitaient pas à affréter une deuxième barque qu’ils accrochaient à la leur et on les voyait accoster avec deux embarcations, remplies à ras bord.
Lorsque la marée est haute, il est plus aisé de s’installer dans les bateaux depuis les embarcadères.
Embarquement lors d'une marée à fort coefficient
Dans les années 1870, une clientèle fortunée de Saint-Jean-de-Luz, Biarritz et Bayonne faisait l’aller et retour en barque, plusieurs fois par semaine, pour écouter les mélodies des orchestres, dans les jardins de Fontarabie.
Pour le marché du samedi et la Bixintxo à Hendaye, le 8 septembre et la procession du Vendredi-Saint à Fontarabie, c’est l’occasion de retrouver familles et amis pour faire la fête… et un peu de contrebande. Ces jours là, les bateliers sont encore plus sollicités et des files d’attente se forment sur les embarcadères.
Au départ de Hendaye A Fontarabie
LISTE DES EMBARCATIONS ATTACHÉES AU PORT DE HENDAYE-JANVIER 1909
Liane de Pougie et La Belle-Etoile
Les Modistes
Souvenirs d'Odette Susperregui
1925 ou 1926, ma mère doit avoir 18/19 ans, elle travaille chez son oncle Marcel Hubert qui s'est lancé dans la confection des chapeaux.
A l'époque, sa famille vivait rue du Commerce, villa Aguerieder. Il avait installé l'atelier dans le contre-bas de la maison. C'est là qu'une équipe féminine (espagnoles pour la plupart) s'activait.
La secrétaire était Agnès Lespiau, plus tard Madame Duvert.
Les modèles les plus courants réalisés étaient : le Breton, le Directoire, le Cloche.
Fredy Lordon et Suzanne Bourden exerçaient le métier de modistes dans cet atelier.
Souvenirs de Janine Lafitte
Suzanne Bourden originaire de Morcenx arrive à Hendaye dans les années 44-45 et s'installe chez M et Mme Pierre Lafitte au-dessus de la droguerie au 2ème étage.
Dans son atelier, elle confectionnait des chapeaux en particulier pour les dames d'Hendaye, ainsi que des coiffes de mariées et leurs invitées.
Aidée d'une employée, elle travaillait aussi pour un magasin de chapeaux de Pau.
Elle quitte Hendaye dans les années 60 et retourne à Morcenx pour jouir de sa retraite.
Les cordonneries
Souvenirs de l’ultime cordonnière
Anna Manrique travaille les chaussures depuis plus de soixante cinq ans. Elle ne s’en lasse pas.
«Il n’y a rien de pénible quand on aime ce que l’on fait».
A 85 ans , en pleine forme, elle est la dernière cordonnière d’Hendaye.
"A l’époque, quand on est arrivés, c’était un petit village, tout vert. Et il y avait 13 cordonniers", se souvient-elle.
C’est à l’usine qu’elle rencontre son futur mari, un maître bottier talentueux, convoité par les marques parisiennes. Un homme qu’elle va épouser à 17 ans. Avec lui, elle ouvre une boutique à Saint Sébastien où le jeune couple fabrique des souliers sur mesure et orthopédiques.
Puis le Général Franco les a obligés à fuir Saint Sébastien pour se réfugier dans la cité frontalière.
Et dans leur chambre de la rue du Vieux Fort, à Hendaye, le couple de chaussiers a repris son activité. Ils vivaient au premier étage et faisaient des souliers au second.
Puis à la fin des années soixante, les choses ont changé. Les grandes surfaces sont apparues et les machines sont arrivées.
La dernière fois qu’elle a vu des beaux souliers, elle s’en souvient. «C’était des vraies chaussures que mon client avait achetées 400 € à New York».
(Extrait de l’article paru dans Sud Ouest du 4 septembre 2014. Olivier Darrioumerle).
Souvenirs du cordonnier de la plage
«Mon arrière grand-père maternel, M José Da Silva d’origine portugaise est arrivé en France en 1920. Cordonnier de métier, il a exercé à la gare à son arrivée, puis dans un "baraquement" à côté de la poste de la plage. Son fils (donc mon grand-père) Ladislau Da Silva est arrivée en 1924 à l’âge de 18 ans, cordonnier lui aussi. Dès son arrivée en France, il exerce le métier de cordonnier avec son père».
Il s’installera n°7 rue d’Irun à la plage en 1944 où il exercera jusqu’à son décès en 1988, âgé alors de 82 ans.
Jean Michel Arruabarrena
Exposition réalisée par le Cercle de Recherches sur l'Histoire de Hendaye «Oroitza», avec le précieux concours de :
Association Disque de Feutrine
Daniel ALZA
Jean-Michel ARRUABARENA
Madeleine ARTOLA
Michel BERASATEGUI
Axel BRUCKER
Mme BELLONI
Carmelo BALANZATEGUI
André COUARTOU
Maïté DURANDEAU
Angèle EXPOSITO
Jean-Pierre GARBISU
Tito HUMBERT
Janine LAFFITE
Edith LANKAR
Jacqueline et Pierre PICABEA
Odette SUSPERREGUI
Pierre THILLAUD
Philippe URIA
Qu'ils soient ici remerciés pour leurs précieux témoignages, leurs prêts d'objets, de photos et autres documents.
Crédits photos : Gabrielle Duplantier
Bixente Toyos
Site de référence de l'Histoire de Hendaye
www.oroitza-histoire-d-hendaye.fr
Sources – Bibliographie
«La Manufacture de vitrail et mosaÏque d’art» | B.Manauté | Ed Le Festin | 2015 | |||||
«Le Beret Basque» | J. Pascal Chabaud | Ed Cairn | 2015 | |||||
«Les Pistolets» | J.P Bastié D.Casanova | Ed Crepin-Leblond | 2013 | |||||
«Euskal Jira, Gira Vasca, Fête Basque» | Comision Gira Vasca Irun | Irun Euskal Jira | 1993 | |||||
«Hendaye son histoire» | Abbé Michelena | Ed Haize Garbia | 1987 | |||||
«Hendaye 1900» | P.L Thillaud | Ed Axular | 1978 | |||||
«Hendaye 1900-1930» | P.L.Thillaud | Ed Mugalde | 1981 |